dimanche 26 septembre 2010

Théo Lésoualc'h, clandestin, de nulle part et simultanément



"Reçu avant hier avec émotion la lettre de Guy et Michele Benoit annonçant la parution de "Lésoualc'h, clandestin, de nulle part et simultanément".
Il était une fois un breton de Douarnenez remontant les rivières à contre courant pour embrasser les truites libres et les leurrer autant qu'elles l'ont leurré. Il fut ouvrier, soldat en Algérie, mime, grand voyageur, sculpteur, écrivain....
Je me suis souvenu de "Phosphènes", acheté en 1972 par A.K et qui se moque des poussières de ma bibliothèque.
Je me suis souvenu des révoltes, des amours, du beat insensé, puis du vague dégoût me saisissant sur le tard pour ceux qui contrairement à Théo rentraient dans le rang en oubliant la beauté, fut elle parfois douloureuse, de la lutte. Lutte intérieure, extérieure, lutte pour une autre vie et le droit à la différence.
Je me suis souvenu d'une discussion au 1er de l'an 2008 avec le photographe R.B. Nous devions nous rendre à Rousson, près d'Alès, où Théo s'était retiré, pour aller le saluer. R disait "je l'appellerai avant pour voir s'il peut nous recevoir, mais je suis sûr qu'il sera content". Pour des raisons futiles, pensant que nous avions le temps, par négligence, nous avons remis notre décision et le 28 novembre 2008, Théo a voyagé à l'orient éternel.
Il reste à se souvenir qu'il a écrit treize livres, vécu cent vies et plus, exercé mille métiers réels et rêvés, incarnant "L'ENERGIE DE LA MARGE", et à se plonger, comme dans les rivières à contre courant d'autrefois dans l'ultime ouvrage commencé par Théo et finalisé par les Benoit.
Kenavo et à bientôt Théo"
 
Jean Azarel
 
"Neal s'approche comme un roi mage : I'm going to show you my pictures. Sur le mur apparait le vieux chien batard du désert perse. Je vivais dans une baraque de vieux bidons et de planches. C'était le Béloutchistan. "Mon copain le chien , tu trouves pas qu'il a l'air de rire". neal nous montre l'une après l'autre les diapos de son voyage en Asie, à pied, complètement à pied...un escargot...une fleur sous trois angles différents. Neal sous son ciel tranquille, aux orgasmes de son innocence...Diapo bouffée de lumière toute crue....un insecte. "Beautiful insect on the road". C'est l'antiphotographie du déclic. Neal, son âme prise à travers tous les objectifs et contre les putasseries de l'art. Contre les glorieuses haines héroïques. Contre les haines coulies....Neal me parle de l'Inde du nord, de Bénarès, du Népal....Non plus la foule cible, géographique, délimitée par des pointillés-frontières où tu es attendu, guetté... La carte du monde-boucherie, faux filets, rumsteaks, jarrets, épaules, et les presque chefs lieux, préfectures, sous préfectures en signes noirs baveaux et illisibles sous la pellicule jaunie et craquelée. Une carte des circonvolutions souterraines, en couleurs élémentaires, bleu, rouge et jaune. Avec des cheminements troglodytes conçus spécialement pour un sang parasite, incolore et lent. J'ai peur". (Phosphènes / Denoël, 1972)
 
 
Et pour commander son ouvrage postume (un livre de 192 pages, format 17 x 21,5 cm) : 18 € port compris par chèque bancaire ou postal à l'ordre de Guy Benoit, 8, place de l'Eglise, 53470 SACE (Sacé)

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